Vendredi 3 février 2017 :
PHILIPPE CRAB + TRANSBLUENCY

Philippe Crab


« Fructidor : joie des fruits trop mûrs, incontinents, qui débordent, quittent leurs peaux, s’épanouissent en petits tas juteux ; amour des formes en train de disparaître, happées par chaosmoZ ; album de chansons de fin d’été, pour les saisons mauvaises ; un labyrinthe d’angoisse aimable, de grande joie paradoxale par Crab, Philippe, dont c’est le 6ème disque.  »

« Il s’appelle Philippe Crab, mais c’est un pseudonyme. Pourquoi Crab, pourquoi pas, par exemple, Haddock ou Achab, ce serait trop long à expliquer ici. Et puis, surtout, je n’en sais rien.

Bien que ce Crab soit à peu près aussi inconnu qu’au jour lointain de sa naissance (29 mai 1978, dans la bonne ville d’Henri IV : le vert galant ne serait-il pas son aïeul ?), il circule sur son compte quelques petites légendes melliflues qu’il me faut ici dénoncer, le contrat de confiance est à ce prix : il serait un érudit, un poète, triplé d’un virtuose de la guitare plus ou moins sèche. Frustré par les limites actuelles du langage et de la musique, il précipiterait ceux-ci, à des cadences vertigineuses, dans d’inédites directions (ou des directions inédites), tel Napoléon ruant vers l’Est ses armées de moins en moins révolutionnaires, soit dit en passant. On sait ce qu’il advint.

Ceux qui connaissent la vérité (j’en suis) se fendent ouvertement (comment faire autrement ?) la gueule.

Redressons le portrait, c’est-à-dire : tordons-le. Conscient d’être un assemblage farfelu de lacunes plus ou moins criantes (comme nous tous, ma bonne dame), un précipité instable d’à peu près tout et n’importe quoi, un jardin demi clos, pas très grand, négligé, menacé d’entropie, arrosé de temps à autre par des pluies acides et radioactives, Crab ne renonce pas cependant à tirer son épingle du jeu. Soyez sûrs que si quelqu’un l’en retire à sa place, aussi tordue et rouillée soit-elle (l’épingle, pas la place, vous n’écoutez rien), il la gardera pour lui.

Peut-on lui en vouloir ? De ne savoir ni le latin, ni l’occitan, ni vraiment le français, et pourtant de les baragouiner chaque jour ? De connaître à peine ses gammes, et d’en escalader de nouvelles, qu’il oublie aussitôt ? De mal jouer les fandangos, et de s’essayer au farrago ? Son mot d’ordre : tirons plaisir de nos lacunes, repartons donc nous briser joyeusement les dents sur les ailes des moulins à vent, mille fois de suite s’il le faut, avec un sourire de plus en plus grand, de plus en plus béant au fur et à mesure que se fracasse le vieil ivoire. Parce que, sans vouloir vous attrister, je ne dois pas être le premier à vous le dire : tout finira mal.

(soupir)

Qui se retrouve dans ce portrait n’hésitera pas à le suivre, voire à le précéder, au moins le temps de quelques brasses. Tous deux réinventeront la nage en tandem, en déposeront le brevet et, à défaut de faire fortune, ils auront au moins passé du bon temps ensemble. »

Philippe Crab : voix, guitare

Marion Cousin : voix, petits instruments divers

Borja Flames : voix, claviers, percussions

http://www.lesaule.fr/philippecrab.htm

 

Transbluency

Claire Vailler : voix, guitare

Valérie Leclercq :  voix

 

Transbluency – « Le mot dit à lui seul toute la richesse et la beauté de cet album intense, dramatique et lumineux. Une lumière inquiétante, certes, car ici rien n’est figé. Tout est mouvant, sinueux, irisé, traversé de lueurs, d’attentes et de menaces, et susceptible aussi d’étonnants renversements. Le monde se met alors à vaciller et il arrive que les cieux s’ouvrent. D’infimes variations climatiques dans le temps de ces chansons font comme des cataclysmes. Le chant de Claire Vailler est d’une grande pureté, d’une grande puissance, d’une force à faire plier l’espace. Et puis il y a ces chœurs comme des apparitions, des ondines ou des algues… et l’on dirait parfois un spectre qui jouerait à cache-cache avec lui-même. Les guitares elles-mêmes ondoient, serpentent, s’enroulent et brillent comme des gemmes après la pluie. On pense à des jeux de lumière dans l’eau limpide d’un cours. Au ciel qui change parfois d’humeur avec une telle sauvagerie. A certain tableau d’Hammershoi, à Dreyer et Tarkovski, aux landes hallucinées chères à Emily Brontë. Claire Vailler nous donne ici un disque étrange et fascinant, autant par sa clarté que par ses énigmes (cette singulière transparence n’étant pas la moindre des énigmes), envoûtant et merveilleusement construit. No less than skies. »

https://wildsilencelabel.bandcamp.com/album/transbluency

 

Concert : 20h30
Paf : 8€