Samedi 17 novembre 2018 :
Lylac

Après deux albums intimistes, LYLAC parcourt des paysages aux horizons dégagés. À travers de nouvelles étendues acoustiques, les chansons de ‘The Buffalo Spirit’ cherchent la lumière, le soleil, le grand air. C’est que l’itinéraire de ce troisième album est intimement lié à la nature, au voyage. Corps et âme du projet, Amaury Massion a délaissé Bruxelles pour vivre sa musique sous d’autres latitudes…
À l’été 2016, l’artiste embarque à bord d’un camping-car avec guitare, femme et enfants. Fruit d’un road-trip de plusieurs mois dans les profondeurs de l’Ouest américain, le nouveau disque de LYLAC s’est dessiné au fil des kilomètres. Nourri par les fantasmes d’une Californie libre et contestataire, Amaury Massion se retrouve d’emblée confronté à une autre réalité : celle d’une société parsemée d’inégalités sociales et économiques. Dès son arrivée à San Francisco, l’artiste prend conscience des limites du rêve américain. C’est pourtant ici, dans le parc de l’université de Berkeley, que tout a commencé. Ce haut lieu de la contre-culture, point de départ du mouvement pour les droits civiques, marque le début de l’expédition.

Les pneus cramponnés à la Highway 1, le camping-car avale le bitume, longeant l’océan, suivant la route de Jack Kerouac et des héros de la Beat Generation. Entre San Francisco et Los Angeles, les perspectives époustouflantes de ‘Big Sur’ se dévoilent. Un premier morceau s’en inspire. Sur les traces de Zappa, Neil Young, Joni Mitchell ou Jim Morrison, LYLAC sillonne les décors d’un Laurel Canyon métamorphosé par le poids des années. Chanteur et conducteur, il se faufile sous les feuilles des séquoias géants et carbure jusqu’aux plaines de l’Oregon. D’un point à l’autre, des chansons s’éveillent à l’aune de décors majestueux : des lieux où l’on devine quelques troupeaux de bisons et de nombreux chercheurs d’or. Sur ‘The Buffalo Spirit’, chaque titre s’inspire du trajet. Ainsi, ‘Lo Lo Mai Springs’ est-il né aux abords du Grand Canyon. Habité par l’esprit des indiens navajos, ce morceau plonge dans les traditions d’un peuple respectueux de la terre des anciens. Imaginée entre de puissantes vagues et des colonies de surfeurs en manque de sensations fortes, ‘Not a protest song’ va de l’avant, luttant contre les éléments dans un flux continu de mélodies obstinées, poétiques et farouchement engagées.

‘The Buffalo Spirit’ est un carnet de bord, la rétrospective d’un grand trip où chaque étape raconte une histoire. Entre nature flamboyante, récits de batailles insensées et d’une paix fragile entre les hommes, la musique repose sur un sentiment de liberté, un souffle d’espoir. Fragile mais persistant. Lylac quitte les U.S.A. le jour où Donald Trump accède à la Maison Blanche. Une page se tourne. De retour en Belgique avec neuf morceaux connectés aux mythes et légendes du Nouveau Monde, l’artiste peaufine son album aux côtés de la violoncelliste  Merryl Havard et des cordes de Benoit Leseure. Spécialiste des percussions traditionnelles, Carlo Strazzante donne également du rythme aux chansons avec une collection d’instruments venus d’ailleurs (tablas, udu, bendir, riq, jembe, daf). Mixé et masterisé par Pierre Vervloesem (dEUS, Madensuyu), ‘The Buffalo Spirit’ marque une nouvelle étape dans la carrière de LYLAC. D’un passé assumé à un futur plus que jamais tourné vers la lumière, le musicien mesure la distance parcourue avec audace et panache.

Amaury Massion : guitares, voix
Merryl Havard : violoncelle
Carlo Strazzante : percussions traditionnelles

20h30 – 8 € / 5 € (étudiants)