Né le 05/02/1958, Jean-Luc Renier vit et travaille à Liège. Lié à la photographie argentique en noir et blanc dès l’adolescence, il achète son premier appareil numérique en juillet 2011 et se consacre depuis à des travaux couleurs, sans recadrer jamais et sans retouche aucune. Ces clichés, rendus accessibles en 2012, séduisent une frange du public, critiques et galeristes s’intéressant alors à son approche et ses compositions d’une rigueur extrême. Après le Grand Curtius il présente à l’AnVert du 01/10/2015 au 20/10/2015 une sélection de photos NB, sans fil conducteur hormis un cadrage omniprésent jusqu’aux scènes volées.
Par une sélection de clichés monochromes, cet artiste illustre une approche de la photographie noir et blanc. Il évoque une histoire, nous parle de l’image issue d’un travail techniquement révolu, de sa relation à l’argentique. Ses photos, prises à différentes périodes, se conjuguent sans lien apparent. La majorité d’entre elles sont des réminiscences d’une époque où la patience était de mise, quand il fallait – trouver les gestes, le tempo, la respiration – attendre l’œuvre des bains révélateurs pour que la magie opère.
L’avènement des nouvelles techniques photographiques qu’il a apprivoisées et apprécie aujourd’hui n’a pas altéré sa manière de faire. A l’ère du numérique où l’on peut à sa guise effacer toute fausse note et en jouer instantanément une nouvelle, il n’a jamais repensé l’acte photographique.
Son œil est intransigeant, son regard précis, son travail à l’ancienne, comme si la pression sur le déclencheur allait être décisive, irréversible, comme si ce clic ne lui laisserait pas de seconde chance.
La précision imposée jadis par un souci d’économie de pellicules s’inscrit ici dans une dynamique irrépressible. On ne parlera donc pas de photos volées ou alors, avec préméditation, même de très courte durée.
Le cadrage toujours de mise, contrainte dont l’artiste ne peut se défaire, est un révélateur d’image.
Ces imprimés empreints de sensibilité habillent les murs de l’AnVert, lieu de la première exposition de l’artiste, en septembre 2013.
Quand à l’aura du noir et blanc s’ajoute la poésie, le voyage photographique est alors possible.
G.S.
http://jean-luc-renier.blogspot.be/